Dans un contexte écologique mondial où il est de plus en plus important de pouvoir estimer la biodiversité dans des zones clés afin de mettre en place des plans de conservation efficaces, les outils servant actuellement à inventorier ces zones sont coûteux et pénibles à mettre en place, en plus d’avoir une approche destructrice sur l’environnement visé pour certaines d’entre elles. On pense par exemple à la capture létale de poissons lors d’inventaires classiques, acte paradoxal lorsque le but de la manipulation est à terme de protéger les espèces étudiées.
Une technique récente et pour le moins révolutionnaire a été développée afin de contourner ces problématiques : l’ADN environnemental (ADNe). Une technique simple, efficace, non-létale, de faible coût, mais encore trop peu démocratisée.
Elle consiste à extraire, de l’eau ou du sol, l’ADN laissé par les êtres vivants qui sont présents à proximité de cet endroit. Dans cet ADN se trouvent des séquences spécifiques qui sont en quelque sorte les codes-barre de chaque espèce. Grâce à des bases de données publiques qui contiennent les séquences des espèces ciblées, et en analysant les séquences obtenues sur un site, on peut donc connaître les espèces présentes sur ce même site. Nous voulons donc utiliser cette technique, qui a déjà fait ses preuves et ce depuis presque une dizaine d’années, sur un projet de conservation dans la Réserve Naturelle de Camargue en collaboration avec la Tour du Valat, un institut de recherche pour la conservation des zones humides de Méditerranée. Le projet consistera à réaliser dans la Réserve Naturelle de Camargue, un suivi mensuel sur un an de la composition en poissons dans un canal sur lequel la Tour du Valat réalise des inventaires classiques : pose et relevé de filets de manière régulière durant une semaine par mois.
Nous emmènerons lors de chaque session des étudiants afin de les former aux protocoles d’ADNe. Cela permettra aux participants d’acquérir des compétences de terrain utiles en biologie mais aussi de comprendre les notions et enjeux de la Biologie de la Conservation. Chaque session (une par mois) permettra à 3 étudiants de venir participer à la sortie terrain et de se former aux manipulations.
Pour toute information : pole.aquatique@gmail.com